Lambeaux de mémoire Shreds of memory

Écolier écrasé Crushed schoolboy

Préface Foreword

Voici une histoire qui était certainement connue de tous au village* dans le temps*. Un garçon se fait écraser par deux autos juste en face du terrain de récréation devant une dizaine d'écoliers et écolières. Ce qui est hors de l'ordinaire, c'est la manière dont c'est arrivé. Et ce qui s'est passé par la suite. J'écris cette histoire maintenant parce qu'elle a un lien direct avec mes problèmes récents avec le propriétaire du parc de maisons «mobiles». Il est de plus en plus évident que bien des choses n'arrivent pas par hasard. Ce n'est certainement pas une coincidence que j'aie acheté cette maison au printemps 2019 dans un piteux état, pire que prévue, forcé de passer trois ans à la réparer. Ironiquement, l'inspecteur des bâtiments du village de Golden m'obligeant à réparer plus que je voulais alors que le proprio du parc voulait que j'arrête ces réparations «inutiles». Ceci explique aussi pourquoi je n'avais pas trop de temps libre pour ajouter des histoires à ce site internet. Cependant, les réparations et dispute avec le proprio ont allumé encore plus de souvenirs enfouis, pas nécessairement refoulés ou effacés. La maison en question avait plusieurs défauts qui m'ont rappelé avoir travaillé, adolescent, sur une maison identique sous la tutelle de mon père. Quelqu'un du village (de Golden) m'a dit la manière dont la maison fut amenée, par une champ où se trouve maintenant une autre rue. Un champ, comme pour la maison dont j'avais travaillé. Bref, l'accumulation de similarités (il y en a plus que mentionné ici) prouve que c'est en fait la même maison. «On» a voulu que je répare cette vieille maison délabrée?
Même chose avec la dispute avec le proprio. Il y avait eu une dispute avec le proprio ou le gérant du temps qui serait la même personne que le proprio aujourd'hui. La manière dont le proprio cause la dispute, avec un tas de mensonges flagrants et ses manières peu scrupuleuses ont fini par me faire souvenir l'événement dont je m'apprête à écrire. La ressemblance est trop forte pour être une coincidence. Lui et sa femme y ont joué un rôle fatidique.

to come.

Lambeau 1 Shred 1

Durant la période de récréation, deux ou trois enfants se trouvent près de la clôture à droite (si on est dos à l'école) assez loin de l'école pour ne pas être trop vus. On dirait qu'ils creusent et se contredisent. J'approche avec d'autres pour voir se qui se passe. Un petit nouveau creuse sous la clôture avec l'aide d'un autre et un autre leur dit d'arrêter car ils n'ont pas le droit. Qu'est-ce qu'on fait? One demande pourquoi il veut tant sortir de la cour. Pourquoi creuser? Il pourrait sortir par la porte. Mais le petit insiste et continue à creuser. Moi, je crois qu'on verra bien et je l'aide. Deux ou trois autres aident aussi à creuser. Il est petit et passe facilement de l'autre côté en soulevant le bas de la clôture un peu. De l'autre côté, le petit se met sur le chemin et attend quelque chose. On lui dit ne pas rester sur la rue, c'est dangereux si une auto viens. Il ne se passe rien la première fois et le petit reviens piteux. C'est ben intrigant.

Lambeau 2 Shred 2

Une autre journée durant la récréation, il sort avec l'aide d'un copain. On le voit et on approche pour voir. On lui dit encore de s'ôter de la rue. Peu après une auto passe en trombes. Il reste sur le bas côté de l'autre côté de la rue. Mais voici une autre voiture qui approche vite. Le petit se met devant et la voiture freine rapidement juste à temps sans le toucher. Le petit a un air de défi et vainqueur. On n'y comprend rien. Il est fou. Pourquoi? Je n'ai pas de souvenir qu'il y ait eu une explication, au contraire. On lui dit de revenir et il finit par le faire et l'auto reprend son chemin. On est tous petits de 6 à 8 ans d'âge.

Lambeau 3 Shred 3

Un soir, mon père me parle de cet événement et demande si j'en sait quelque chose. Oui, et je donne les détails. Peut-être cette fois ou un autre soir, il dit que le petit garçon veut mourir écrasé par une auto. Ben voyons donc, j'en crois rien. Une auto, ça fait mal. Il veut mourir en ayant mal? Il me demande si je peux l'arrêter. Ben oui, si je le vois, je pourrais.

Lambeau 4 Shred 4

Un autre soir, mom s'y met aussi. Elle est au courant. Je ne me souviens plus si je devais aider ou empêcher le petit.

Lambeau 5 Shred 5

Dans la cour d'école, on n'aide plus le petit à sortir et au cours du temps, le trou se ferme de plus en plus. Il me semble que le petit ne viens plus à l'école non plus.

Lambeau 6 Shred 6

Des mois plus tard et peut-être même l'année suivante, le petit est de retour et un copain l'aide à sortir par le trou réagrandi. D'autres ont aussi été averti du danger. Une bande de 10-15 enfants s'ammassent à la clôture alors que j'essaye de sortir par le trou aussi. Mais je suis plus grand et gros que le petit et il faut agrandir le trou. J'essaye de me faufiler quand même sans réussir et je n'ai pas d'aide. Un grand crie que je vais me faire tuer aussi. Et un autre dit que l'auto arrive (comme le destin). Je laisse tomber et reste dans la cour en encourageant les autres à rester et lui dire quoi faire pour l'empêcher de se faire tuer. Le petit est de l'autre côté de la rue. La bande crie des chose différentes. Je crie de rester là et ne pas bouger. D'autres disent de revenir. Il revient en courant sans se presser, l'auto approche. Je crie de sauter mais il saute et s'étend sur la rue. Les autres crient qu'il a le temps, à quatre pattes, de traverser. Il y a deux autos qui arrivent à grande vitesse sans même ralentir. La première lui passe sur les jambes. Les enfants crient qu'il peut encore ramper vers nous, vite! Je regarde la deuxième auto, la roue vire vers la droite et je m'exclame sans le vouloir: «nooon!!». Je regarde le conducteur et il a un air de remors, un air coupable, mais il ne freine aucunement. Il accélère, même. Les roues droites de l'auto passe sur le dos du petit. La roue de devant ne l'écrase pas mais la roue de derrière l'écrase pas mal. Il est mort. Il est mort! Mais non, il bouge.
On est tous sous le choc et les réactions diffèrent. Je dis que le conducteur de la deuxième auto avait un air de se sentir coupable, il va revenir et le ramasser. Après une minute, il est évident qu'il ne revient pas.
Si le petit est vivant, je veux aider. J'ai le sentiment que je pourrais voir ce qu'il a et lui sauver la vie peut-être. Je creuse le trou et cette fois j'insiste pour sortir. Deux autres copains m'aident en soulevant la clôture et je finit par passer. De l'autre côté, le petit a mal et se tient le ventre. Il a la jambe droite évidemment cassée. Je l'assoie sur la rue. Je lui replace la jambe dans une position normale en tirant dessus et poussant avec ma jambe sur son entre-jambe. Il me regarde en voulant dire «qu'est-ce que tu fais?». Je lui dis que je replace sa jambe au moins. Il a mal au ventre mais dit qu'il n'a pas mal à la jambe*. Les autres ammassés sur la clôture sont plus silencieux. Un grands lui dit de se tenir le ventre. D'autres parlent d'ambulance. Je dis qu'il faut un docteur plutôt. Je sens qu'il faut faire vite. Il me semble qu'une fille part avertir les profs pour envoyer une ambulance avec un docteur. Je fais une passe hypnotique comme mom fait avec moi pour réduire mes maux. Je lui dit de se détendre (relaxer) et que le mal va se dissiper. Ça semble marcher. Il ne souffre plus. Il parle tout bas. Il demande si je l'aime. Ben, criffe, tu parles d'une demande maintemant. Les autres me demandent ce qu'il a dit. Je leur dit qu'il veut savoir si on l'aime. Étonnés aussi, ils hésitent. Ben oui, tous le monde t'aime voyons, que je dis en les regardant. On est tous là à essayer de t'aider. Tous le disent et bien fort pour que le petit entende bien. Je le place assis pour qu'il se tienne. Je vais vers le groupe et leur demande si quelqu'un connait un docteur pas loin. Mais on m'interrompt lorsque le petit se ramasse sur le dos. Je retourne et regarde. Il est sur le dos les yeux fermés. J'essaye de voir s'il respire. Il respire je crois. Ça devient urgent. La cloche de la fin de la récréation sonne. Le groupe se dissipe et retourne en classe. Je dis de dire au prof de faire venir un docteur et une ambulance. Je décide de rester avec le petit.
Je suis découragé. Je ne vois rien qui l'a tué. Son corps semble correct depuis que je lui ai replacé la jambe. Son ventre ne montre rien de spécial. Je me couche sur la rue en miroir de sa position, ma tête touchant sa tête. Une autre auto passe à basse vitesse et fais le tour pour nous éviter. Au moins une auto normale, que je pense. Le conducteur ne s'arrête pas. Un peu plus tard, une prof viens à la clôture et nous demande d'arrêter de jouer. Je lui dis, choqué, qu'on joue pas, il est mort, regarde! Je lève sa jambe cassée et la laisse tomber. Elle s'exclame et part en vitesse. Je crie qu'il faut un docteur vite! Je replace sa jambe comme précédemment et il est encore mou, peut-être vivant. Je m'étend à nouveau.
Beaucoup trop longtemps plus tard, une ambulance arrive. Deux mecs l'examinent. Je dis qu'il a une jambe cassée. Ils ne me croient pas. Je leur dis de se grouiller pour lui sauver la vie. Ils disent qu'il est mort. Je leur dit d'essayer de le remettre en vie.
Ils le ramassent et voient sa jambe est bien cassée. Ils le mettent dans l'ambulance et partent. La prof, revenue, me dit de revenir en classe.

Lambeau 7 Shred 7

Aux funérailles, dans le cercueil, le petit a l'air bien vivant. Je suis encore sous le choc. Soudain, je le vois debout à côté du cerceuil de la manière des fantômes dans l'émission des États-Unis Ghost whisperer. Il ne dit rien et a l'air content. Je me sens mieux mais frustré quand même. (En y repensant, c'était peut-être un truc des parents pour le faire croire.)

Lambeau 8 Shred 8

Grand branle-bas à l'école un jour. Un homme vient s'excuser devant toute l'école. Je suis dans le groupe mais je ne vois rien et je ne comprend rien. Je crois qu'il parle en anglais. Tous les enfants avaient à répondre. Je ne sais pas à quel propos. Les enfants hésitent. Un grand qui s'excuse est très rare. Sans savoir de quoi il parle, je trouve qu'on devrait pardonner. Le groupe finit par concéder.
Seulement plus tard à la maison, j'apprend qu'il s'agissait du meurtrier du petit garçon de l'école. (!)

Epilogue Afterword

C'est étrange mais les choses étranges étaient courantes dans le temps. Les enfants disparaissaient sans explications et il y avait plus d'accidents et de morts qu'aujourd'hui. Les ambulances étaient rares et faites de corbillards peinturées blanc avec une croix rouge. Les services de santé étaient misérables. Les services policiers, tout autant.

Plusieurs années plus tard, mon père m'avait amené pour aider à la construction d'une maison mobile et la transporter dans l'ouest. La maison que j'habite en ce moment. C'est pas mal fort, comme coincidence. Mais pourquoi donc?

Je me souviens que mon père m'a demandé s'il devait tuer deux personnes. Une était un mec qui ressemblait à Astérix. je dis non, on ne vas tuer ce mec là quand même. L'autre avait un air sympa avec moi pendant un bout de temps. Alors non, je ne voyais pas pourquoi. Mais celui-là est devenu méchant, vilain, plus tard. Mais mon père a alors dit qu'il était trop tard. Il y a plus de détails à cette histoire mais en bref, je vois depuis deux mois que ces deux personnes étaient les conducteurs tueurs du petit garçon de 6 ou 7 ans qui s'en sont sauvés à l'époque. Le premier est le grand-père de Timmy Middlemiss, un mec que je connais par le vol libre et qui s'est montré bandit. Mise à jour: le grand-père de Tim est venu me voir à la maison quelques semaines après avoir écrit ce texte original pour me dire qu'il n'est jamais allé au Québec ni en Ontario. Il a dit, comme on sait, que Tim est kleptomane, manière de dire qu'il est voleur. Mais j'ai bien dit qu'il est bien pire, un vrai bandit de toutes les sortes. J'ai demandé pourquoi ils ne jouaient plus aux cartes pour de l'argent chez la voisine. Il a répondu qu'ils ne jouaient qu'au poker pour le plaisir, pas d'argent. Très peu crédible. Et puis quelques jours plus tard, je revois un mec qui lui ressemble ou me fait la même impression, à l'épicerie juste devant moi à la caisse, et qui me rappelle Astérix avec ses cheveux longs et pâles. Il est clair qu'on me taquine. Ce serait surprenant que l'écraseur se ressemble autant après tant d'années si ce n'est pour faire exprès. Des explications complètes viendront bien un jour. Je suis évidemment très ouvert à les entendre.
Le second est le proprio du parc de maisons manufacturées (alias mobiles) qui cherche à m'expulser depuis 2-3 ans. En fait, c'est comme si les problèmes qu'ils me causent ont exactement pour but de me faire souvenir cet événement et faire en sorte que je les identifie. Alors je ne suis pas certain que ce soient eux qui veulent que je me rappelle. Il peut très bien y avoir d'autres impliqués. Il y a probablement moyen de vérifier la date et l'identification des deux écraseurs. Mise à jour: les rumeurs disent que le proprio a avoué être un des écraseurs et avoir fait un mois de prison à l'époque. Il y a beaucoup de rumeurs à son sujet sur ses frasques au Québec. J'ai aussi le curieux souvenir d'une fille plus grande qui m'aurait poussé en faisant du patinage à la patinoire, après m'être retourné pour lui sourire. Je suis tombé et sans connaissance plusieurs minutes. J'ai dû avoir des points de suture sur le front. J'étais petit, peut être trois ans. Cette grande fille pourrait très bien être Holly, la fille du proprio.

Premier jet terminé le 8 mai 2023, ajout le 13 novembre 2023 et le 13 août 2024. Correction le 25 décembre 2024. © Serge Lamarche

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