J'en arrive finalement à une des plus grosse histoire de mes souvenirs pâlis. Je me retiens de l'écrire depuis des années parce qu'elle risque de prendre trop de place. Malgré que j'aie plusieurs indices que c'est une histoire bien véridique, d'après les reportages que j'ai vu, ça me semble assez incroyable. Si c'est vrai, je devrais avoir une longue cicatrice sous les cheveux, ou des bouts de cicatrice. Ce sera à vérifier.
C'est une histoire d'espionage durant la guerre du Viêt Nam et qui aurait eu lieu dans les environs de Mỹ Lai...
to come.
Des discussions avec mes parents sur la mort et les droits de tuer. J'argumente qu'on a pas le droit de tuer. Le père dit qu'on a le droit de tuer dans les guerres et qu'il y a des tas de gens qui subissent ce sort. Par balles, par bombes, même. Il y en a même une en ce moment que plein de gens refusent d'y aller. Pour ne pas se faire tuer surtout. Où ça? Un endroit que les français avaient colonisé. Une partie des gens ont refusé l'aide des français et ils ont dû partir. Les États-Unis ont pris le relais. Ils se tuent et s'entretuent par là. Avec ces discussions, j'éprouve le désir de faire quelque chose. Pourquoi les anglais seraient là si les français sont partis? Ces gens qui chassent un envahisseur semblent avoir raison. Les «amérindiens» ont aussi essayé de chasser les anglais. Voilà un peuple qui a une chance de se débarrasser des envahisseurs. Faudrait leur donner un coup de main. J'écris ici les grandes lignes des discussions. Je suis d'accord à la fin, de faire de l'espionnage.
Sur un période de plusieurs jours ou semaines, on me prépare sans trop me le dire. Mom me demande ce que je ferais si je voyais le grand chef des anglais. Je ne sais pas trop, vu ma petite stature, ce que je pourrais faire. Lui donner un coup de pied, peut-être.
Pop dit que ma mère est partie là. Tu vas pouvoir la retrouver à un certain endroit quand tu vas arriver. Je suis surpris. Ma vraie mère? Tu n'auras qu'à demander de la voir, qu'il me dit.
J'ai de gros doutes sur mes capacités à faire quoi que ce soit et même à survivre un endroit armé et dangereux. Pop dit qu'il va y avoir un ange dans le ciel. Ça me rassure peu étant donné la rareté des anges de nos jours. Plus tard, un mec que je ne connais pas me dit que les anges des temps anciens ne sont pas réels. Il me fait déduire qu'il s'agit de quelqu'un dans un hélicoptère.
Je n'ai aucun souvenir du trajet. J'arrive dans un endroit comme un marché, plein de gens partout. Je crie à tout vent que je cherche ma mère, en français. Tout le monde parle une langue qui m'est inconnue. Un mec, l'air de rien, chuchotte qu'il connait ma mère et peut m'amener la voir. Il a une charrette avec une couche de foin dedans. (Chercher ma mère était un mot de passe, ce que je n'ai jamais su.) On sort du marché et le mec me dit de me cacher sous le foin dans la charette. On voyage un bout de temps, le temps de me faire confortable sous le foin. Le mec parle français avec un accent assez français. Il me dit de bien me cacher et de me taire et ne pas faire de bruit car on arrive à un endroit avec des soldats.
Ils discutent et je ne comprend rien de ce qu'ils disent. Un des soldat fait le tour de la charette et plante une baillonette dans le foin au hasard. Je me fait petit sur un des bords. Un coup passe à deux pouces de me couper. Le ton du soldat dit qu'il n'a rien à signaler et on repart.
Je n'ai pas de souvenirs précis de l'endroit où on est arrivé. Le soir, dans un village, on me présente une femme qui parle français. La soirée est longue et les gens semble se raconter des histoires avec beaucoup de discussions. Quand ça se termine, la femme revient me voir et me demande ce que je veux lui dire. Elle a remarqué ma gène de parler devant tout le monde. Je lui dit le secret que je portais: «ils vont attaquer à l'aube». Je ne sais pas où ni quelle journée. Elle rapporte ça aux autres et ça m'inquiète. Ils argumentent et soudain, c'est le branle-bas de combat. Les hommes décident de partir et laissent les femmes et enfants là. On dit que les soldats tuent les hommes armés, pas les femmes et enfants. On prépare un gilet pare-balles pour moi, qui va rester ici. Je dois m'occuper d'un mec, à peu près de ma grandeur, pour le protéger. Ce mec ne parle pas et est peut-être muet. Je ne suis pas certain. Le gilet pare-balle est beaucoup trop grand pour moi et on le plie en deux et l'attache avec un ruban gommé assez collant et solide (duck tape?). J'entre dedans comme dans une grande robe très épaisse.
Avant l'aube, ou avec encore beaucoup de noirceur en tout cas, moi et le muet on s'en va sur un chemin. Je ne sais pas vraiment où aller et je pense que je pourrais rendre le muet aux soldats pour me libérer et pouvoir bouger plus vite. Alors on se dirige vers des bruits par là. Je tiens le muet par la main ce faisant. Assez proche, je le place face aux possibles soldats anglais et le pousse gentiment vers cette direction. Il fait un pas et s'arrête. Je lui fais des signes et il semble comprendre qu'il doive se rendre.
Il arrive aux soldats. Je vérifie que tout va bien aller. Je vois le muet devant un soldat beaucoup plus grand. Le soldat pointe son arme vers le muet juste devant lui. Le muet est un peu irrité et tasse le canon de côté. Le soldat se durcit et remet le canon vers l'estomac du muet. Le muet empoigne le canon mais le soldat prend un air méchant et tire de sa mitraillette. Je ne peut m'empêcher de crier: «nooooon!!». Le soldat me remarque et me met en joue. Je cours en direction opposée sur le chemin en soulevant le gilet épais pour aller plus vite. J'entends les balles siffler autour de moi et je tombe. (Je crois que je me suis enfargé mais des balles ont peut-être touché le gilet pour me faire tomber.) Les tirs font une pause. Je pense à me tourner à 90 degrés du chemin pour que les tirs touchent le côté du gilet plutôt que par dessous. Les tirs reprennent. Ils touchent le gilet et je commence à rouler. Je me laisse rouler plus dans une pente. Les soldats me pourchassent. Je me cache dans un petit creux. Je suis à plat et je vois le soldat tueur qui arrive. Il s'arrête pour me mettre en joue. Je vois son canon directement en ligne sur ma tête. Je bouge la tête à gauche, à droite. Le soldat ajuste son tir à gauche, à droite. Je le vois qui appuie la gachette et je bouge la tête à gauche au moment où je vois son canon allumer. Je sens comme une main chaude qui me pousse la tête vers la gauche aussi. Sur le coup je crois que la main de Dieu m'a protégé. Il se prépare à tirer encore. Je penche la tête le plus bas possible alors que les balles sifflent juste au dessus. La mitraille fait une pause. Je lève la tête. Ils voient que je ne suis pas mort et se préparent à nouveau. Je sens une brûlure derrère le cou, Du métal fondu luisant est accumulé sur le collet du gilet. Je me tourne au plus vite perpendiculaire aux tirs à venir. Les tirs frappent le gilet et me poussent encore plus bas dans la pente douce. En roulant, le ruban collant décolle et le gilet devient plus grand. Le gilet roule plus à gauche de moi, vu des soldats, et je sort vite du gilet en roulant plus à droite. Je vais mourir, je pense, mais les soldats continuent à tirer vers le gilet plutôt que sur moi. Je reste dans l'ombre et me déplace plus à l'écart, alors qu'ils s'approchent du gilet. Je fuis ces fous meurtriers. Je les entends qui semblent débattre en anglais pendant que je m'éloigne. Je sens une douleur à la tempe droite. Je touche et vois du sang. J'ai comme une ligne du côté de la tête qui jute un peu de sang et de liquide transparent. Et c'est comme une brûlure. Je me rend alors compte que la main de Dieu était peut-être la balle. Je décide d'être plus prudent et de ne pas perdre la tête pour ne pas la perdre, justement. L'endroit est boueux. Je me couvre de boue pour être moins visible.
J'entend un autre groupe. Des soldats anglais encore. Mais ceux-là semblent moins pire. Ils ne bougent pas vite. Ils semblent plus prudents. Je ramasse des roches et les tirent une à une par dessus eux pour qu'elles leur tombe dessus et qu'ils pensent que ça vient de l'autre côté. Un des soldats est touché et lance un cri comme quoi il est touché. Le groupe s'arrête. Ils l'examine et ne lui trouve rien. Je continue mon manège jusqu'à ce qu'un autre en reçoive une. Même chose sauf qu'ils déduisent que quelqu'un les visent. Alors, leur chef prend l'initiative de faire un appel vers l'étranger, ou le local, en fait. Je répond d'abord à savoir s'il y en a qui parlent français dans le groupe. Il y en a qui répondent oui en français. Je demande s'ils sont venus pour tuer tout le monde. Quelle sorte de soldats ils sont? Ils répondent qu'ils protègent les enfants. Je leur dit qu'un autre groupe de soldats vient de tuer un enfant et ont essayé de me tuer. Dans le noir, on ne se voit pas. On décide se rapprocher en se jurant de ne pas se tirer dessus. Un des leurs s'approche en premier. Il a la peau sombre et je crois d'abord qu'il se teint la peau pour être moins visible comme moi avec la boue. Il répond que c'est naturel. Même ses mains sont sombre. Le reste du groupe s'approche et ils semblent tous avoir la peau sombre. On discute de ce qu'ils font et comment ils ne veulent pas prendre part à une tuerie d'enfants. Ils discutent et trouvent une idée pour arrêter leur opération. On est bien d'accord et je quitte pour continuer mes efforts pour arrêter les autres groupes présents. J'entend un coup de feu et un de ces bons soldats crier de douleur. Je reviens en vitesse et demande ce qui se passe, s'ils sont corrects. Ils répondent en anglais et le français explique que tout va bien. Ils ne se font pas attaquer. Ils vont arrêter leur opération, pas de soucis. Je repars pour trouver d'autres groupes de soldats.
J'arrive où l'activité s'achève et un paquet de soldats part en vitesse. Je vais voir ce qu'ils ont fait. Il y a un grand bas côté très droit et régulier qui fait une longue distance. Dans un coin près du chemin j'entend une respiration difficile. Je vois un tas de corps dans ce creux et une femme encore vivante qui respire très mal. Je vois le problème. Elle a un trou dans les côtes du côté gauche. Elle finit par ne plus respirer. Je regarde de plus près et je comprend que l'air y entre au lieu d'entrer dans ses poumons. Je décide d'essayer de la remettre en vie. Je met ma bouche sur le trou et aspire. Il y a du jus et des bouts de tissus qui viennent aussi. Je lui place le corps pour surtout aspirer de l'air. Je finis par l'avoir vidé d'air, non sans recracher des bouts de chair. Et elle revient à elle. Je cherche un moyen de boucher le trou. Je garde une main dessus. Elle me remercie. Mais ce n'est pas suffisant, il lui faut aller voir un docteur ou un hôpital. Pendant ce temps, une autre femme se met à bouger dans le tas. Celle-là parle un bon français et peut traduire. Elle ressemble pas mal à ma mère. Elle dit qu'elle n'est pas ma mère. Elle dit aussi qu'elle n'avait qu'à faire la morte et que tout ces gens sont pas intelligent de se faire tuer comme ça. J'en suis pas mal choqué. Pour sa punition, je lui dit qu'elle doit sauver la femme que je viens de remettre en vie. Il y a un endroit pour la soigner qu'elle dit, alors qu'elle le fasse. Je lui dit de suçer l'air du trou pour lui premettre de respirer. Elle le fait avec dégoût. Je lui donne l'ordre de la sauver. Je trouve ça incroyable que je doive donner un ordre pour sauver une personne. Qui est cette personne qui se fout des gens comme ça alors qu'elle vivait avec? Les deux se mettent debout et partent en se soutenant, vers la gauche. Je continue mon périple et le ciel commence à s'éclairer un peu.
Je me dirige vers un endroit plus ouvert. Je vois comme un bâtiment en béton et devant, un groupe de soldats qui tire dessus occasionellement. Ils hésitent à s'en approcher. Tout semble en attente. Je crie en français et demande si quelqu'un peut parler. Je dis que je ne suis pas un soldat et cherche un moyen de les aider. Une femme répond en français. J'ai le bâtiment de béton à gauche et m'en approche pas mal et je vois les soldats à droite sur le plat qui semblent jeunes et hésitants. Je vois que je peux faire un saut rapide vers le bâtiment de béton sans porte et je vois qu'il y a des enfants dans ce bâtiment. Après une salve de mitrailleuse, je saute et cours rapidement et j'atteint le bâtiment sans me faire descendre. Les soldats n'ont pas eu le temps de réagir. Dedans, plusieurs enfants et une femme adulte, ou plus grande en tout cas. Elle parle français. Je remarque un hélicoptère assez haut dans le ciel et je repense à l'ange. Ça doit être l'ange. Je prend compte de la situation. La femme dit que les soldats sont arrivés et qu'ils ont pu se réfugier dans cette sorte de maison vide en béton (bunker?). Pendant que les soldats ont attaqué, ils étaient saufs. Mais ils auraient tué plusieurs autres. Je lui dit qu'il y a peut-être moyen de les arrêter et même arrêter la guerre. Je lui dit qu'elle risque de mourir mais que si elle meurt, les soldats pourraient s'arrêter et tout le monde serait sauvé. Elle est d'accord pour prendre le risque. Je compte sur l'ange pour intervenir. Je regarde le ciel. L'ange est parti. J'arrête la femme. Je lui dit qu'il faut que l'ange soit là avant de procéder. Les soldats se rapprochent dangereusement et je leur crie que l'on est armé et qu'ils vont mourir s'ils viennent plus proche. La situation est tendue. Je suis certain que si les enfants sortent de l'abri, ils vont se faire descendre. Par chance, je revois l'hélico dans le ciel. Il est haut mais il est placé pour bien voir où l'on est. Je dit alors à la femme de procéder. Il s'agit de faire face aux soldats et leur expliquer qu'on est des enfants. Elle y va. Elle argumente avec un soldat qui, évidemment, a son arme pointé sur elle. Va-t-il tirer comme l'autre meurtrier? Il tire! et je vois l'hélico faire une embardée. Le pilote l'a vu et est sussi choqué que moi. Il descend rapidement et se pose juste à côté. Le pilote descend et parle de manière évidemment choquée. Ça m'étonne, mais tout le groupe de soldat se met au rancart tout à coup. Ils obéissent tous à cette personne seule. Il dit que l'on peut sortir maintenant, c'est sans danger. Je sors et les enfants aussi. Ironiquement, les soldats auraient eu l'ordre de nous protéger maintenant. Je suis très sceptique. On entend un bébé qui pleure pas loin. L'ange, un homme grand, accompagné d'une autre femme qui ressemble étrangement à ma mère, va pour chercher le bébé. Je dis non car les soldats vont en profiter pour nous tuer. Elle rigole à cette idée et il va chercher le bébé, qui était sur une pile de corps. On monte dans l'hélicoptère. La femme, moi, le bébé et quelques autres. Je ne me souviens pas bien combien et qui.
On est revenu en Amérique. On me traite bien et on me laisse seul à un moment donné dans une salle. Le mur sont bizarrement courbes. Mais un bout de la courbe ne rejoint pas l'autre correctement. Étrange. On m'a nourri, lavé, et j'ai obtenu des souliers bien solides et durs car je veux pouvoir donner un bon coup de pied au chef des anglais qui tue tant de gens. Des enfants, en plus. La femme qui se charge de moi est aussi ressemblante à ma mère et je commence à me demander ce que ça veut dire. Ils préparent un événement devant les caméras et on me jure que le chef des anglais, un «président», va se servir de moi pour annoncer la fin de la guerre. Dur à croire. Tout semble prêt. On est sur le point d'aller à un endroit spécial pour ça. Je suis au pied du chef des anglais et je ne peux pas résister. Je lui donne un solide coup de talon sur le pied. Il crie de douleur. Il est choqué et on me dit qu'il a tout annulé. Je dis à la femme, ben quoi, tu dis qu'il devait arrêter la guerre et moi lui faire payer un peu l'empêche? Il y a eu des morts! Il peut bien le faire avec une douleur au pied. Mais non. Déconfiture.
Je me retrouve dans un endroit plus familier avec des gens plus familier mais pas tellement plus. On me dit que je suis à Montréal, dans un hôpital. On me dit qu'on va me faire oublier tout ça. J'oublie comment ça s'est passé mais je crois bien que c'était comme une des histoires électriquement choquantes dont j'ai le vague souvenir. J'ai dû en subir plus d'une. Je dois avoir certains souvenirs bien ancrés pour qu'ils reviennent quand même.
Beaucoup plus tard, je vois des manifestations à la télé contre la guerre su Viêt Nam. Des gens qui refusent de participer et qui se sauvent au Canada. Des soldats et même des généraux qui pensent arrêter ça. Il me semble avoir suggéré faire un événement où les gens jetteraient des armes et les soldats les laisseraient faire pour montrer leur accord à l'arrêt de la guerre. Ou ai-je rêvé ça après avoir vu ces nouvelles? Ma conclusion en tout cas est que, le fait que la population de ce pays ait fait arrêter la guerre va à leur crédit. Malheureusement, ce pays est tombé dans le panneau de la guerre quand même après 9/11 et a provoqué encore plus de morts inutiles.
Fait intéressant: j'ai vu un reportage où Nixon avait un pied cassé pour une autre raison, supposément. Je n'était pas au courant de ça avant de me souvenir de ces événements. Faudrait que je trouve vers quelle date c'est arrivé pour voir si ça correspond.
Un certain Thompson était le pilote de l'hélicoptère. Il a raconté ce qu'il a vécu à la radio et il m'a fait souvenir du bébé qui pleurait et de ma réaction à ce moment. Il est certain que cela m'aide à me convaincre moi-même de la réalité de mes souvenirs. Et je crois que si je rencontrais les personnes impliquées, elles pourraient m'aider à me souvenir de plus de détails. Mais sans interaction, il est certain que le peu que je me souviens n'est pas affecté par leurs histoires. Je ne crois pas pouvoir me souvenir de plus par moi-même, maintenant.
Premier jet terminé le 25 décembre 2024 © Serge Lamarche |
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